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Grossesse : Comment modifie-t-elle le cerveau des femmes enceintes ?

Devenir mère n’est pas une décision à prendre à la légère. En effet, la vie entière de la future maman
va changer : son quotidien, son corps… et même son cerveau, comme l’a démontré une récente
étude. Les chercheurs ont tenté de comprendre cet impact cérébral causé par la grossesse. La
fondation Medisite fait le point.

La grossesse n’est pas une période anodine dans la vie d’une femme. Ces neuf mois où elle porte
son enfant, la future maman est sujette à de nombreux changements. Son corps change, son humeur
change… Les modifications sont multiples et impactent même le cerveau. En effet, des travaux ont
déjà montré que la grossesse entraînait des changements au niveau de la matière grise. Une récente
étude a cherché à comprendre davantage ce mécanisme.
La recherche, dirigée par Elseline Hoekzema, du Centre médical universitaire d’Amsterdam
(Pays-Bas), affirme que la grossesse entraînerait des modifications dans le cerveau des femmes.
“Nous montrons que la grossesse entraîne des changements sélectifs et robustes dans l’architecture
neuronale et l’organisation du réseau neuronal, qui sont les plus prononcés dans le réseau en mode
par défaut (zone qui s’active lorsqu’on laisse libre cours à nos pensées) ”, explique l’experte. Les
résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications le 22 novembre.

L’IRM a été utilisée pour observer les cerveaux des femmes enceintes
Pour leurs travaux, les chercheurs ont examiné le cerveau de 40 femmes âgées de 29 ans. Cette
observation a été faite grâce à des analyses cérébrales effectuées à différents stades de la grossesse
:

  • la préconception (en début de grossesse) ;
  • pendant la grossesse ;
  • en post grossesse ;
  • et en fin de post partum, soit un an après l’accouchement.

Pour obtenir ces analyses cérébrales, les chercheurs ont utilisé l’IRM (Imagerie par résonance
magnétique). Aucune femme ayant accouché de jumeaux ou ayant effectué de fécondation in vitro
n’a été incluse dans l’étude.
“Pour examiner les effets de la maternité sur la matière grise du cerveau, le scanner cérébral des
zones du « mode par défaut » trois mois après l’accouchement de chaque femme a été analysé par
rapport à son scanner pré-grossesse, ce qui a permis d’extraire de manière fiable les changements
de structure cérébrale”, expliquent les scientifiques.
Cette analyse a permis d’observer une diminution de la matière grise dans différentes régions du
cortex. Cela a conduit à un changement dans l’organisation des réseaux neuronaux et une
augmentation de l’activité neuronale.

Matière grise : sa diminution serait liée au comportement maternel
“Ces résultats suggèrent qu’il existe des modifications sélectives liées à la grossesse dans la
structure et la fonction du cerveau qui peuvent faciliter la création du lien mère-nourrisson et
l’attachement éprouvé par les futures mamans”, confient les chercheurs.
Ces modifications cérébrales pourraient provenir des hormones de la grossesse. En effet, chez une
femme enceinte, la concentration d’hormones est beaucoup plus forte et pourrait aider à déclencher
et à réguler la neuroplasticité. Les chercheurs pointent notamment du doigt l’estradiol qui apparaît lors
du 3e trimestre de grossesse et pourrait fortement influer sur le cerveau.

Les scanners ont également révélé que l’impact de la grossesse sur le cerveau était toujours présent
un an après l’accouchement. En effet, après cette période, les participantes montraient encore une
diminution partielle de la matière grise. Ainsi, pour les chercheurs, cela est la preuve que les
changements cérébraux liés à la grossesse restent présents un an après la naissance.
“Néanmoins, nous ne savons pas si un « retour à la normale » s’opère par la suite. Il faudra attendre de
prochaines études sur le sujet pour le savoir”, concluent les scientifiques.

Source : https://www.nature.com/articles/s41467-022-33884-8

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Cerveau : la pollution de l’air augmente les risques de démence

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La recherche, publiée le 10 mars 2022, s’intéresse à l’impact que la pollution de l’air pourrait avoir sur notre cerveau et diminuer nos capacités cognitives. En observant les données de 61 000 participants de 45 ans et plus, l’étude se concentre sur trois domaines de la cognition : la mémoire, la fluidité d’expression orale et la capacité à prendre des décisions.

Les résultats ont révélé que la pollution de l’air accélérerait le déclin cognitif. Ce dernier se caractérise par la diminution lente et progressive de la mémoire. Il s’agit d’un des symptômes annonciateur d’une maladie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer.

Medisite fait le point sur cette étude et vous explique les risques de la pollution de l’air pour notre cerveau. Pour en savoir plus, cliquez ici

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Trois ans après avoir reçu le prix de la Recherche Fondamentale en Neurosciences de la Fondation Medisite, sous l’égide de la Fondation de France, nous retrouvons nos lauréats 2018 Jessica Dubois et Stéphane Vinit. La dotation de 20 000 €  a-t-elle permis de mener à bien leurs travaux de recherche ?

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