Cerveau : pourquoi notre esprit vagabonde ?

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Nous avons tous déjà ressenti cette sensation d’être ailleurs, d’avoir l’esprit qui divague le temps de
quelques secondes. Ce processus est tout à fait normal et aurait même une explication scientifique.
En effet, des chercheurs de l’Université d’Oslo ont partagé les raisons pour lesquelles l’esprit
vagabonde dans une étude publiée le 18 octobre dans Cell Reports.

Il vous est déjà arrivé d’avoir l’esprit ailleurs ? Des chercheurs de l’Université d’Oslo auraient
découvert à quoi serait lié ce phénomène. La recherche intitulée « Le silence spécifique au type de
cellule dans les circuits thalamocorticaux précède les ondulations à ondes aiguës de l’hippocampe », a
été publiée le 18 octobre dans la revue Cell Reports.

Notre cerveau vagabonde pour stocker des souvenirs sur le long terme
Pour cette étude, les chercheurs se sont intéressés à la zone de l’hippocampe. Il s’agit d’une région
du cerveau située dans les lobes temporaux, responsable de la mémoire et de l’apprentissage. Ainsi,
c’est dans cette région que les souvenirs sont stockés. Or, après un certain temps, ces derniers
semblent se déplacer. Les scientifiques se sont alors intéressés à l’endroit où étaient stockés ces
souvenirs dans le long terme, et surtout à la manière dont les souvenirs se rendent dans cette autre
zone.
Pour cela, l’équipe a mené des expériences sur des souris afin d’examiner ce qui se passe lorsque
notre esprit “vagabonde”. Grâce à des microscopes spéciaux, ils ont pu mesurer simultanément
l’activité des cellules nerveuses ainsi que de nombreuses régions du cerveau.
Ils ont découvert que lors de ce transport de souvenirs, notre cerveau “rêve” pendant de courts
moments. « Vous rêvez pendant de brefs instants des milliers de fois par jour, souvent pendant
quelques secondes à la fois », explique l’auteur de l’étude et chercheuse Anna Chambers de l’Institut
des sciences médicales fondamentales de l’Université d’Oslo.

“Ainsi, dans cet état appelé “éveil calme”, nous sommes généralement moins conscients de ce qui se
passe autour de nous. Nous pouvons rêvasser ou laisser vagabonder notre esprit. Lorsque nous nous
trouvons dans cet état, l’hippocampe envoie des impulsions électriques qui encodent divers
souvenirs”, précise le professeur Koen Vervaeke du département de médecine moléculaire.
Ainsi, les chercheurs ont découvert que notre cerveau est toujours actif. “Même lorsque nous
pensons que nous ne faisons rien d’utile, notre cerveau est très occupé à stocker de nouveaux
souvenirs au fil du temps”, explique le professeur Koen Vervaeke.

L’ennui aide à former les souvenirs
Christoffer Nerland Berge, doctorant chercheur et auteur de l’étude a expliqué : « Nous avons constaté
que pendant l’éveil calme, l’hippocampe n’envoie que des messages faibles sur les souvenirs passés
au reste du cerveau. Si faibles que ces messages se perdent dans le fouillis d’informations que le
reste du cerveau expérimente. Cette découverte a conduit à la question suivante : comment le
cerveau peut-il entendre ce chuchotement de l’hippocampe ?”.

L’équipe a observé qu’une à deux secondes avant que l’hippocampe ne murmure un souvenir, les
grandes parties du cerveau deviennent silencieuses. Selon eux, cela se produirait afin que d’autres
parties du cerveau puissent mieux entendre ce que l’hippocampe essaie de dire.
« Cela aide à comprendre comment les souvenirs sont transférés de l’hippocampe vers d’autres zones
du cerveau où ils sont finalement stockés. Lorsque nous sommes éveillés, mais désengagés,
peut-être en train de rêver, nous sommes moins conscients des événements qui se déroulent autour
de nous. Nos recherches montrent que cela se produit pour une bonne raison. Le cerveau est occupé
à écouter les souvenirs”, explique Chambers.

Ainsi, ces égarements du cerveau se produisent pour nous permettre de stocker des souvenirs sur le
long terme. « Avec les nouvelles découvertes, nous pensons que vous pourriez avoir besoin de vous
ennuyer et que c’est bon pour former des souvenirs », a conclu le professeur Vervaeke.

Sources :
https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S221112472200938X
https://neurosciencenews.com/daydreaming-memory-hippocampus-21669/